Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/271

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Vous me consoleriez un peu en m’apprenant bientôt la conclusion de l’arrangement dont vous m’avez fait confidence. Qui sait si Dieu ne veut pas vous faire rentrer de force dans une vocation qu’il vous avait donnée ? Il est vrai que le journalisme a bien ses épines. Ne croyez pas ceux qui vous disent que j’y rentre, trop heureux de ce que le temps présent n’a rien d’assez pressant pour me faire quitter mes barbares et mes Pères de l’Église. La vérité est seulement, que Mgr l’archevêque prête son patronage à un nouveau journal, le Moniteur religieux, que M. l’abbé Gerbet dirigera et pour lequel on me demande de loin en loin quelques articles. Du reste je regrette de ne pouvoir faire plus pour cette œuvre, si utile quand elle ne servirait qu’à décharger la responsabilité que font tomber sur eux l’Univers et l’Ami de la Religion. Mon cher ami, à l’exception de l’archevêque et d’une poignée d’hommes autour de lui, on ne voit plus que gens qui rêvent l’alliance du trône et de l’autel ; personne ne se souvient de l’effroyable irréligion où ces belles doctrines nous avaient menés, et il n’y a voltairien affligé de quelques mille livres de rente qui ne veuille envoyer tout le monde à la messe à la condition de n’y mettre pas les pieds. Cependant je vois se ralentir ce beau mouvement de retour et de conversion qui avait fait la joie de ma jeunesse, et l’espoir de mon âge mûr, et je me demande si, quand nos cheveux auront blanchi,