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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/292

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qu’un beau ciel inondait de lumière ; nos stations à ces pierres de soixante pieds de long, autrefois debout, encore effrayantes maintenant qu’elles sont couchées et brisées en trois morceaux, enfin notre descente, non point aux enfers, mais dans des grottes druidiques où nous avions sous les yeux les premiers commencements de l’architecture, après en avoir vu le chef-d’œuvre et le dernier effort à la cathédrale de Reims. »

Je veux répondre à ton aimable reproche de n’avoir point su nous trouver aux Pardons, notamment à celui de Sainte-Anne d’Auray. Les pardons ne sont pas de ces plaisirs faciles, dont un Breton puisse régaler ses hôtes pour leur faire tuer le temps. Celui de Sainte-Anne a eu lieu le 28 juillet, et du reste en allant à Quimperlé nous visiterons ce sanctuaire national de la Bretagne. Mais, afin de nous dédommager, on nous avait invités dimanche dernier à la fête patronale de l’île d’Artz. C’était M. Rio qui nous faisait les honneurs de son île natale. Le matin donc, à neuf heures et par un temps superbe, nous partions avec Francheville dont le parc descend jusqu’à la mer, et une forte chaloupe nous faisait faire la traversée en trois quarts d’heure. Nous étions arrivés pour la grand’messe en musique, où se pressait la population agenouillée jusque sur la place. A l’issue, M. Rio nous attendait dans la chaumière de sa mère, vieille et respectable paysanne, que nous