Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/315

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m’avait empêché d’abord d’écrire à M. l’archevêque. Cependant, d’après votre avis, j’ai cru qu’il serait impoli de me taire plus longtemps. J’ai écrit, mais je n’ai pas osé dire que l’extrême véhémence des paroles par lesquelles finit cet acte de vigueur pontificale a peut-être nui a son effet, et que, moins sévèrement menacés, ces journalistes auraient trouvé moins de défenseurs. Mais plus vif est le zèle des amis de l’Univers, plus il était temps qu’un coup de vigueur vînt empêcher l’assujettissement de l’Église de France, et replacer le pouvoir religieux aux mains où Jésus-Christ l’a mis, c’est-à-dire des évêques.

Au surplus, croyez que je suis heureux de passer des jours entiers sans entendre agiter ces questions, et de trouver des lieux où elles ne pénètrent pas. Tel est mon gîte de ce soir, Lesneven sur la route de Brest à Saint-Pol de Léon, à côté du célèbre pèlerinage de Notre-Dame de Fol-Goat. Nous venons donc de Brest, nous avons parcouru cette admirable rade, visité plusieurs vaisseaux et une partie du port, et nous revenons bien frappés de la grandeur navale de la France. Maintenant nous achevons le tour du Finistère pour revenir probablement par Carhaix à Lorient, Vannes et Nantes.

Je regrette, dans un si long itinéraire, de n’avoir point rencontré les personnes que vous me recommandez mais nous n’avons pas besoin de ce motif