Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/329

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niâtre soleil qui nous a chauffés pendant quarante jours ; la mauvaise volonté de vos bronches y eût cédé, et en même temps vous auriez eu l’une des plus fortes distractions qu’un voyage puisse donner celle de voir ce peuple breton si vieux et si neuf, si peu entamé par la trivialité des mœurs européennes. Vraiment je ne crois pas qu’à moins d’aller en Orient on trouve une nation plus pittoresque dans son costume, plus originale dans son caractère, moins semblable à nous, où l’on se sente plus loin de la vie de chaque jour, plus dépaysé en un mot ; et c’est assurément ce qu’on cherche quand on quitte son pays. Mais je ne taris point là-dessus, et d’ailleurs si par hasard vous avez reçu une lettre de Quimper, je trouve inutile de la recommencer.

Bien des gens vous regrettent, mais aucun plus que notre ami Wallon. C’est vendredi prochain qu’on discute les titres à l’Académie des Inscriptions. Quant à MM. les’quarante, en laissant mourir ce pauvre M. Droz ils ont trouvé le moyen de clore leur grand débat et de réconcilier une fois de plus l’Eglise et l’Université, en réunissant dans une même accolade M. Nisard et M. de Montalembert. Dieu me garde cependant de vous parler politique la plus grande nation du monde en est réduite à se demander chaque matin de quelle humeur le général est allé chez le président, et de quelle humeur le président a congédié le général.