Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/336

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puissante. Vous constatez le progrès des catholiques dans un lieu où tout conspirait pour les étouffer. Vous établissez une fois de plus que la vérité n’a pas peur des persécutions du pouvoir et n’a pas besoin de ses faveurs. Vous confirmez cette séparation du spirituel et dû-temporel qui seule, ce me semble, peut assurer le triomphe de l’Église. Tous ces principes ne sont pas inutiles, au moment où tant de bons esprits remettent leur confiance dans les appuis que la Providence avait eu besoin de briser pour nous instruire  ? Hi in curribus, et hi in equis ; nos autem in nomine Domini invocabimus. Toute la chrétienté est solidaire, nous croyons à la communion des Saints. Il ne faut donc pas professer à Paris des maximes qu’on tournera contre nos frères, à Berne, à Londres, à Pétersbourg. On devrait même considérer qu’a bien prendre, le catholicisme ne reste-encore que la sixième partie du genre humain, qu’il est en minorité, en lutte dans les plus grandes contrées du monde ; que sa destinée est bien moins de dominer que de combattre et de souffrir. Pour moi, loin de m’en scandaliser, j’y trouve sujet d’affermir ma foi, car je reconnais les promesses évangéliques Notre-Seigneur ne nous a pas prédit autre chose. Il n’est resté qu’un moment sur le Thabor, et nous n’avons point d’image de sa transfiguration mais il a passé tout un jour sur la croix, et c’est son huma-