lâcher quand il en serait temps, et vous voyez ses fureurs.
Il faut avouer que les emportements du protestantisme s’expliquent, s’ils ne se justifient pas, par les progrès de la vérité catholique. Chaque jour compte des conversions nouvelles, et l’exemple de ces deux grandes âmes, Newman et Manning, continue d’ébranler les cœurs les plus religieux du clergé anglican. Rien n’est plus touchant que de voir cette Église de Londres menacée présentement, mais pleine d’espérance, cette belle cathédrale de Saint-Georges, glorieux témoignage du progrès des catholiques trop nombreux pour se contenir dans les chapelles obscures où la persécution les avait relégués ; aux offices divins, le recueillement, la ferveur des fidèles, le grand nombre des communions enfin, le cardinal Wiseman, cet évêque éloquent qui fait entendre aux Anglais le langage depuis longtemps oublié de saint Anselme et de saint Thomas de Cantorbéry ; et autour de lui un groupe de prêtres et de laïques zélés, qui me rappelaient votre Eglise de Genève, moins considérable, mais non moins florissante. Toutes deux prouvent, d’une manière admirable, que le catholicisme n’a pas besoin du bras séculier pour faire la conquête des consciences. Et là-dessus, cher ami, quand il importe si fort aux Églises opprimées d’Angleterre, de Suisse, d’Allemagne, de Pologne, de revendiquer le principe de la liberté civile, je vous conjure