Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/396

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vont, mais la paix ne s’en va pas. De la fenêtre au~ près de laquelle j’écris, j’entends la voix joyeuse de ma petite Marie qui joue au jardin, et Amélie assise tout à côté me réjouit par un bon visage. Peu de personnes viennent visiter notre retraite, mais elles n’y laissent, que des traces plus chères. Ne craignez point que nous finissions par oublier notre errant ami. N’est-ce pas ici que nous avons eu l’intimité de ses soirées ? Voici la place ou nous lui arrachions ses beaux vers. Hilda ne nous a point quittés, et. l’autre soir nous nous sommes surpris, ma femme et moi, y pensant tous deux au même moment, et tous deux nous nous rappelions cet admirable passage où, son fardeau sur la tête, elle est rencontrée par Lucius. Ah vous pouvez faire le tour de l’Amérique, et’voir si quelque part Atala n’a pas laissé une sœur vous ne trouverez pas une plus charmante créature que votre blonde Germaine. Je vous remercie de nous avoir donné part aux prémices de cet ouvrage mais vous le devez à votre gloire et à l’admiration de la France. Quand les vents du printemps vous ramèneront, si vous nous trouvez en paix, donnez-nous Hilda pour que nous en jouissions à la faveur de notre société nouvelle, donnez-la pour nous apprendre à bien unir. Ne croyez pas cependant, cher ami, que je goûte seulement une partie de votre talent j’admire, au contraire, cette prodigieuse activité qui ne vous