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LXXIII
À M. LE VICOMTE DE LA VILLEMARQUÉ.
Sceaux, 25 octobre 1851.

Mon cher ami,

Le mois d’octobre qui s’achève me rappelle que l’année dernière, à pareille époque, nous revenions, ma femme et moi, charmés de votre Bretagne et comblés de vos bontés. Il est bien juste qu’en l’honneur de l’anniversaire je vous fasse une petite visite. Mais où vous prendre, cher ami ? sous les ombrages bien connus de Kerbertrand, ou au milieu des constructions monumentales de Keransker ? Je me décide pour ce dernier lieu, j’en prends le chemin que vous m’avez gracieusement enseigné, et comme je ne vois plus ces deux bœufs qui défendaient si vaillamment l’entrée de votre cour, j’entre sans façon. J’admire vos tours qui s’élèvent, et le front déjà menaçant de votre donjon seigneurial. Je vous conjure de ne pas faire creuser si fort les oubliettes, de peur que vous ne m’y jetiez quelque jour. Je m’informe surtout de la maîtresse