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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/466

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qui montre un intérêt très-vif pour ma santé, a pensé m’adoucir un peu les ennuis du repos, en me chargeant d’un petit travail à Pise. L’indemnité de voyage est très-faible. Mais le sujet du travail charme l’ancien rédacteur de l’Ere Nouvelle. Il s’agit de recherches sur les Origines des Républiques italiennes . Je pars donc, et d’autant plus volontiers que nous devons être rejoints par ma belle-mère, qui va voir son fils à Rome. Ainsi je mets fin à l’isolement de ma femme et je rapproche des cœurs qui saignaient de se sentir séparés. Enfin le retour me ramène par Lyon, et ce n’est pas l’épisode le moins agréable du voyage. Je puis donc penser sans trop d’illusion que, l’année prochaine, entre Pâques et Pentecôte, j’aurai le plaisir de vous embrasser. Mais d’ici là, cher ami, je vous conjure de vous soigner et de vous remettre. Soyez obéissant comme moi, et laissez faire la tendre sollicitude de votre sainte femme et de votre bon docteur. Adieu la chandelle qui éclaire la salle, d’auberge est près de sa fin. L’encre, la plume et le papier détestables qu’on m’a donnés vous arracheront les yeux. Mais on n’est passerai comme on veut au fond des Landes ; et j’ai voulu vous montrer qu’il n’y a pas de pays si reculé, de hameau si perdu, où je n’eusse un bonheur infini à causer avec vous. Que sera-ce quand je pourrai vous prouver par une vigoureuse poignée de main que je suis toujours votre ami tendrement dévoué