Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/471

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et nous y sommes restés deux jours. Nous avons eu plus de fatigue de Toulouse à Montpellier, quoique nous ayons coupé ce trajet en couchant à Carcassonne. Enfin nous arrivions hier soir, un peu moulus, mais point malades. D’ailleurs, qui pourrait s’effrayer d’être malade dans cette cité médicale d’où la fièvre et la pleurésie ne s’approchent qu’avec tremblement, tant les successeurs d’Hippocrate leur font bonne guerre ?

En votre honneur et aussi par égard pour M. mon frère, j’ai visité l’École de médecine et ses vénérables murs où sont suspendus les portraits des professeurs illustres depuis le quinzième siècle jusqu’à nos jours. J’ai vu là de bien belles barbes, des fraises empesées, de superbes rabats, des hermines et des robes rouges. Mais quoi ces grands Docteurs qui se moquaient de la mort sont morts aussi !

Ce qui ne meurt point, c’est notre bonne petite Société de Saint-Vincent de Paul. J’ai vu le président des conférences de Toulouse: ils sont plus de deux cents confrères, et Mgr l’archevêque a bien voulu m’assurer qu’ils rendaient de grands services. A Montpellier on ne chôme pas non plus : ainsi va se faisant l’œuvre de Dieu, au milieu des vicissitudes humaines. Mais nulle part cette œuvre ne se fait avec un meilleur esprit qu’à Bayonne : répétez à nos confrères combien ils m’ont édifié.

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