Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/498

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d’Israël proposait aux Philistins : « La force a produit la douceur. » Quoi de plus doux que le miel et de plus fort que le lion ? Ne puis-je pas dire aussi : Quoi de plus fort qu’Arnolfo di Lapo, Orcagna et Dante ? et quoi de plus doux que le bienheureux de Fiesole ?

Ce bienheureux de Fiesole est maintenant dans toute sa gloire et jamais je n’ai vu de réhabilitation plus rapide ni plus complète. Quand je vins en Italie pour la première fois, tout jeune homme avec mon père, il y avait au musée de l’Académie delle Belle Arti quelques vieux tableaux de Fiesole relégués dans un grenier avec d’autres peintures anciennes vouées aux vers et à la poussière. Maintenant dans la même galerie ces tableaux occupent les places d’honneur, et une chambre tout entière, comme une sorte de sanctuaire de prédilection, est réservée aux œuvres du Bienheureux. Les plus fins crayons, les burins les plus exquis, s’exercent à reproduire ses moindres compositions et jusqu’aux miniatures dont il décora les reliquaires de Sainte-Marie Nouvelle. Voilà pourtant le fruit de deux livres, celui de M. Rio et celui de M. de Montalembert, qui ont inspiré à leur tour la belle Histoire des artistes dominicains, par le Père Marchese. Il est vraiment consolant de trouver une fois que de bons livres aient fait faire de bonnes actions, que des paroles écrites en France aient secoué la poudre et gratté le badigeon qui