Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/518

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

notre Société s’est merveilleusement communiqué ces nouveaux frères. J’ai trouvé chez eux la simplicité, la cordialité de nos commencements. N’allez pas vous représenter de graves et froides assemblées de vieux paroissiens en bonnet de soie noire. Non qu’on proscrive les vieux ; mais je vois avec plaisir beaucoup de jeunes gens, étudiants, employés de commerce, fils de grandes familles, coudoyant quelque, professeur de l’Université ou le marchand drapier du coin : tout cela conduit par des présidents excédents. Je ne saurais vous dire l’attachement qu’on montre pour le centre de la Société, et les égards dont on a comblé le vice-président du conseil général.

Vous voyez, mon cher ami, que si Notre-Seigneur me fait part de sa croix, il m’en donne, comme à Rome, une parcelle bien légère, et encadrée dans un beau reliquaire, je veux dire dans des consolations et des adoucissements infinis. J’ai ma bonne et tendre Amélie qui sait mêler à ses soins tant de grâce et d’agrément ; j’ai ma petite Marie, toujours joyeuse et qui commence à nous réjouir de son babil italien. J’ai trouvé pour ma conscience un prêtre plein de charité et de lumières. Dieu m’a donné des amis nouveaux, et j’espère que les anciens ne m’oublient pas. C’est pourquoi, cher ami, je vous demande vos prières. Je vous demande aussi vos lettres ; et assurez-moi que vous aimez toujours votre vieux camarade.