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À M. JERUSALEMY.
San Jacopo,6 mai 1853.

Mon cher ami, Il y a déjà longtemps que vous m’avez écrit une bien affectueuse lettre. J’avais chargé mon frère de vous remercier, mais je me proposais toujours de vous écrire, et je l’aurais fait avec joie, si je ne m’étais pas trouvé si faible. Mais la main du Seigneur m’a touché, je crois, comme Job, comme Ezéchias, comme Tobie, non pas jusqu’à la mort, mais jusqu’à m’éprouver longuement. Malheureusement je n’ai pas la patience de ces justes, je me laisse abattre facilement par la souffrance, et je ne me consolerais pas de ma faiblesse, si je ne trouvais dans les Psaumes des cris de douleur que David pousse vers Dieu, et auxquels Dieu répond à la fin en lui accordant le pardon et la paix. Ah ! mon ami, quand on a le bonheur d’être devenu chrétien, c’est un grand honneur d’être né israélite, de se sentir le fils de ces Patriarches et de ces