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ANNÉE 1842

sécurité. Nous avons eu le malheur de le perdre inopinément, à la suite d’une opération peu dangereuse, et faute d’observer les précautions d’usage. Il est mort trop tôt peut-être pour sa pauvre âme, n’ayant pas eu le temps de se reconnaître trop tôt pour la science à laquelle il devait donner avant peu des travaux considérables qui vont se trouver perdus ; trop tôt pour moi, qui avais besoin de ses conseils et de sa protection. Maintenant, que fera-t-on de moi ? Dieu seul le sait encore. Après quatre ans d’un enseignement dont le succès a dépassé toutes mes espérances, auquel j’ai tout sacrifié, et même un peu ma santé ; lorsque d’ailleurs je n’ai eu que des relations bienveillantes avec tout le monde, et qu’enfin il ne me reste, hors de la Faculté, aucun autre titre universitaire, on ne peut pas songer à m’éliminer purement et simplement, et à mettre un autre professeur dans la chaire que je remplissais.. La Faculté est de cet avis, et le plus grand nombre de ses membres sont disposés à me présenter au ministre en première ligne, ce qui déciderait ma nomination seulement il leur semble convenable, par respect pour la mémoire de M. Fauriel, d’attendre l’époque de la rentrée. Mais une minorité peu nombreuse s’oppose à ces bonnes intentions, insiste sur mon âge de trente et un ans ; mon défaut de titres scientifiques, mon entrée récente dans l’université ; et propose qu’on me laisse le