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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

XV
A M.L.
Paris, le 27 août 1844.

Mon cher ami,

Dieu visite donc toujours ceux qu’il aime. Je ne viens pas vous dire toute la douleur que m’a causée votre chère lettre, vous savez assez par combien de côtés mon cœur touche au vôtre, et la nouvelle de votre malheur m’a ému jusqu’aux larmes. Je ne viens pas non plus vous consoler d’un chagrin dont je n’ai pas encore l’expérience, et qui est sans doute l’un des plus cuisants qu’on puisse ressentir sur la terre. Laissez-moi plutôt vous féliciter de la foi qui vous soutient dans une si grande épreuve. Car enfin, mon cher ami, il est certain de foi que les familles chrétiennes, que le mariage, la paternité, toutes ces choses saintes ne sont faites après tout que pour peupler le ciel. Il est également sûr qu’au milieu de ces dangers et de cette terrible incertitude du salut qui menace toutes les âmes, celle de votre chère enfant est entrée en possession du bonheur éternel.