Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/10

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core une doctrine qu’une société ; le christianisme est amour autant que lumière, et la lumière même ne s’y communique pas seulement par l’étude et la lecture, elle se communique par la parole vivante aussi bien que par la parole écrite, parce qu’il s’agit d’une religion populaire qui sera d’abord celle des pauvres et de ceux qui ne lisent pas ; la lumière comme l’amour s’y communique par le contact, par l’âme. C’est pourquoi saint Paul le considère comme l’âme d’un grand corps, d’un corps unique dont le Christ est le chef et dont les chrétiens sont les membres ; et comme les membres ne veulent que par le chef, il s’ensuit que la chrétienté est un corps vivant, par conséquent un corps organisé, et que, dès le principe, au lieu de consciences éparses et solitaires, il faut trouver une véritable société, ayant une constitution, ayant son chef en haut, en même temps que l’obéissance et un certain contrôle en bas ; en un mot, toutes les conditions d’une société complète. C’est ce qui apparaît dans les premiers écrits du christianisme. Je n’entrerai pas dans une discussion minutieuse des textes, pour établir que dans les Actes des apôtres on voit partout, sous la présidence de Pierre, agir le collège des apôtres qui revêtent la puissance épiscopale, instituent des prêtres, ordonnent des diacres, et qu’autour d’eux est le peuple chrétien dont ils ne se séparent pas, mais dont ils se distinguent.

Ainsi, dès cette époque, il y a des prêtres et non