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l’Église universelle. Ces trois grands docteurs s’accordent sur tous les points essentiels ; au milieu de la lutte et du conflit des doctrines opposées, des hérésies qui se disputent la chrétienté et déchirent les passages de l’Écriture sainte, ils reconnaissent unanimement la nécessité d’une tradition pour interpréter les Écritures, et la présence de cette tradition dans un corps : l’Église[1]. Ce corps leur apparaît comme rempli d’une lumière qui est universelle, comme le soleil qui est un, mais qui répand ses rayons sur toute la terre ce corps emprunte sa force à l’autorité divine ; l’Esprit-Saint l’habite et le rajeunit sans cesse, « comme une liqueur précieuse qui parfume et conserve le vase où elle est contenue. » Mais l’Esprit-Saint ne s’est transmis que par l’intermédiaire des apôtres ; l’épiscopat n’est donc autre chose que la continuation de l’apostolat : en sorte qu’au temps de saint Irénée, à la fin du second siècle, chacune des grandes églises conserve la suite de ses évêques, mais n’en a jamais qu’un seul à la fois. Ainsi s’établit la distinction de l’épiscopat d’avec le reste du sacerdoce. Mais, en même temps, paraît un plus grand pouvoir : l’évêque constitue l’unité de l’Église particulière ; mais toutes ces unités épisco-

  1. EXTRAIT DES NOTES DE LA LEÇON

    La tradition réside dans l’Église une et universelle : comme un seul soleil, comme un seul arbre, comme une seule source. Hors de l’Église pas de chrétiens, pas de martyrs.