Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/14

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à-dire les fidèles qui sont partout. Ces textes sont incontestés, reconnus, admis par Néander et Planck, ils les réduisent à dire que dans le temps de saint Cyprien, de Tertullien et d’Irénée, l’esprit primitif de l’Évangile s’était perdu ; dès lors, suivant eux, le judaïsme triomphe, la doctrine de Paul s’est voilée, c’est l’esprit judaïsant qui s’est introduit dans l’Église afin de la constituer à l’exemple de la synagogue, et de lui donner pour chef, comme à la synagogue, un grand pontife ; En sorte que ce n’est pas assez de répondre à ce reproche : Pourquoi Dieu a-t-il attendu quatre mille ans pour donner son Fils au monde ? il faut encore répondre à cet autre : Pourquoi, dès la fin du second siècle, tout l’ordre de la Révélation est-il troublé ? Et il faut rechercher, dans des ténèbres impénétrables, l’espace de quelques années, les seules pendant lesquelles la vraie doctrine a régné.

Ces théories manquent de base, elles sont renversées chaque jour par la science. C’est ainsi que les catacombes de Rome multiplient les preuves nouvelles de l’orthodoxie antique, et, avec ce symbolisme hardi, qui est le caractère de l’art chrétien dès les premiers siècles, on nous représente partout Pierre enseignant la doctrine en même temps qu’il exerce les fonctions du gouvernement, et cela non seulement dans le temps où a été renfermée sa vie, mais par anticipation en quelque sorte et pour toute la suite des siècles. Je fais allusion à un dis-