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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/205

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peinture de ses vices. C’est là le dernier écho des applaudissements d’Olympie, la dernière imitation de ce triomphe des historiens anciens à Hérodote, à Thucydide a succédé un soldat sans nom, sans génie, et qui n’a pour lui, dans ces temps mauvais, que l’honneur d’un peu de probité. Mais l’histoire devait renaître par le christianisme, renaître nécessairement, parce que le christianisme était une religion historique opposée à des religions fabuleuses, et il lui importait de rétablir, de reconstituer l’histoire pour trois motifs pour dissiper les fables dont les peuples entouraient leur berceau, et dont il était encore tout épris pour répondre au reproche de nouveauté qu’on adressait tous les jours aux chrétiens ; car, rattachant le Nouveau Testament à l’Ancien, il remontait ainsi par Moïse jusqu’aux origines du monde et enfin pour renouer les liens rompus de la société humaine et mettre en lumière les desseins providentiels de Dieu, qui aboutissaient, non plus à la supériorité nécessaire, impérissable, d’une seule nation, mais au salut et à la rédemption commune du genre humain. Ainsi, par opposition à l’histoire chez les anciens, qui péchait en s’attachant à la beauté de préférence, et en se fixant dans les étroites limites de la nationalité, l’histoire que le christianisme a voulue dut être d’abord vraie, et ensuite, autant que possible, universelle. Ce sont ces deux caractères que nous al-