Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/303

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Voilà donc la preuve et, en même temps, la justification de l’emploi de la peinture dans les basiliques chrétiennes. Aussi la peinture se perpétuera même dans les temps qui paraissent les plus mauvais. J’en donne pour exemple les innombrables Vierges byzantines qu’on trouve dans toute l’Italie, ces peintures très-anciennes et souvent très-effacées, mais que l’on reconnaît encore près de Rome, à Saint-Urbain della Cafarella, dans l’ancienne église souterraine de Saint-Pierre, à Sainte-Cécile, aux quatre Saints Couronnés, à Saint-Laurent, où il y a une suite de peintures du huitième jusqu’au treizième siècle, c’est-à-dire de l’époque où l’on suppose l’art entièrement éteint. Le génie de la peinture ne se montre guère dans ces essais souvent très-grossiers, mais il n’est pas tout à fait éclipsé il reparaît sous une autre forme dans les mosaïques qui commencent à décorer les églises dès le cinquième siècle et se continuent jusqu’au treizième ; car déjà en 424 le pape Célestin orne de mosaïques l’église de Sainte-Sabine. Sixte III fait exécuter en 433 celles qui subsistent encore aujourd’hui, après mille quatre cents ans, à Sainte-Marie-Majeure ainsi cette image de la Croix non ensanglantée, couverte de pierreries, sur un trône avec les saints évangiles, et au-dessous de l’image de la Vierge ; tout autour l’histoire de l’enfance du Christ, et, sur les deux côtés, vingt tableaux tirés de l’Ancien Testament : tout cela date