Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/307

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tendant de tous côtés, absorbera, en quelque sorte, les bras de la croix. Ce sera là le type du caractère byzantin qui demeurera en Orient.

Mais une autre origine, non moins incontestable, c’est l’emploi que feront les chrétiens des anciennes basiliques romaines. Vous savez qu’il y avait à Athènes un portique, nommé le Portique Royal, qui servait aux audiences de l’archonte-roi. Rome avait imité cette architecture. Dans les portiques où se rendait la justice, elle enferma ce qu’elle appelait une basilique. C’était un grand et vaste palais divisé en trois nefs par deux colonnades formant différents étages. Au fond était le tribunal sur lequel prenaient place le juge et ses assesseurs. Lorsque le christianisme eut grandi, qu’il fut devenu puissant, il ne voulut pas emprunter à l’antiquité ses temples, qui eussent été trop petits, il lui emprunta les basiliques. C’est ainsi que furent construites les églises de Tyr et de Jérusalem dont nous avons la description, Saint-Pierre et Saint-Jean de Latran, bâtis par Constantin Saint-Paul, fondé par Théodose ainsi la basilique de Nôle, dont saint Paulin nous a donné la description. Mais nous ne savons pas assez ce qu’était une église dans ces premiers siècles chrétiens. Ce n’était pas un lieu où l’on allait seulement une demi-heure par semaine pour accomplir à la hâte un devoir de piété. L’Église devait embrasser toutes les parties