Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/310

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Constantin et de Théodose n’avaient osé le faire, toutes les parties du vaisseau sacré, surtout dans ces grandes constructions des bords du Rhin, avec leur richesse infinie de détails, leurs clochers qui, de toutes parts montent au ciel et leurs pyramides qui semblent défier ce que l’antiquité avait raconté des géants. —L’architecture gothique fera un dernier effort comme un mort ressuscitant qui, dans sa sépulture, s’efforcerait de soulever la dalle de son tombeau et finirait par la briser, de même l’architecture gothique, à force de soulever l’arcade byzantine, la brisa par le milieu, et l’ogive fut trouvée. Et avec elle jaillit ce système d’architecture dont les merveilles ne sont peut-être pas assez connues et pas assez admirées, car enfin Reims et Chartres sont à deux pas, et on semble l’ignorer ; puis on va au Parthénon, et on dit qu’on n’a jamais rien vu de pareil, tandis que des merveilles autrement grandes, autrement variées, autrement immortelles, nous environnent. Cette architecture gothique n’est cependant encore que le développement de la basilique chrétienne, telle que le cinquième siècle l’avait faite, et, si on y regarde de près, on aperçoit toujours la même division, toujours l’idée de la nef (navis) du vaisseau. Seulement, cette nef, ce vaisseau, ressemble à l’arche de Noé dont parle l’Écriture. Mais l’arche du treizième siècle a tellement développé la croix, qu’il faut la soutenir par des contre-forts que les anciens