méditait les écrits des sages, tellement que les paroles dorées des philosophes et les perles des poëtes lui étaient toujours présentes, et qu’elle ne pouvait s’arracher à la lecture des histoires sacrées et profanes. » Ces deux barbares si lettrés voulurent que leur fils Romuald excellât dans la grammaire et dans la jurisprudence[1]. De tels exemples honoraient l’école, et multipliaient les maîtres en même temps que les disciples. Il ne faut pas s’étonner si l’enseignement de Salerne grandit ; si, vers le milieu du neuvième siècle, quand l’empereur Louis II visita Bénévent, on rapporte que cette ville comptait, trente-deux philosophes, c’est. à-dire trente-deux savants professant les lettres profanes [2].
Pavie et Bénévent marquent les deux extrémités de la domination lombarde au centre, on voit Lucques, capitale d’un des ducs barbares dont le nom faisait trembler toute l’Italie, et où cependant toute lumière n’est pas éteinte, puisque
- ↑ Epitaphium Arrichis apud Pertz, mon German. Script.,
Quod logos et physis, moderans quod ethica pangit,
Omnia condiderat mentis in arce suae.Romuald est loué en ces termes :
Grammatica pollens, mundana lege togatus.
Epistola Pauli Diaconi Adilpergae apud Champollion- Figeac Prolegomena ad Amatum, XXIV « Cum ad imitationem excellentissimi comparis...ipsa quoque subtili ingenio sagacissimo studio prudentium arcana rimeris, ita ut philosophorum aurata eloquia poetarumque gemmea tibi dicta in promptu sint ; historiis etiam seu commentis tam divinis inhaereas quam mundanis.»
- ↑ Anonymus Salernitanus cap122.Apud.Pertz, III,534.