Odor florum redolens, temporis juventus,
Aura lene ventilens, avium concentus
Dum lenirent animum, sopor subit lentus,
Quo non esset oculis veternus (?) ademptus.
Nam vidisse videor quod Phryx et Lacena
Una starent in gramine pinu sub amena
Cultus illis recens, facies serena ;
Contendebat lilio frons, rose gena.
Videbantur pariter humi consedisse,
Videbatur vultibus humus arrisisse.
Tales deos fama est formas induisse
Admirantur facies pares invenisse.
Per verba variis conferunt de rebus,
Deque suis invicem certant speciebus,
Ut si Phebe lucida litiget et Phebus
Femine se comparat invidus ephebus[1].
Je m’arrête, car le beau Phrygien et la dangereuse Lacédémonienne s’engagent dans un entretien dont l’impureté rappelle les derniers désordres de la société antique. Ce n’est pas Virgile seul qui trouble les songes des grammairiens du moyen âge, c’est la muse de Catulle et de Pétrone dépouillée de ce voile d’élégance qui couvrait ses nudités. Cependant l’école avait des passe-temps moins coupables : la mythologie lui offrait des sujets capables d’attacher les imaginations sans irriter les sens. Les grandes fables qui avaient ému le théâtre grec, qui avaient arraché les pleurs et les acclamations de tant de puissantes cités, ne servaient plus qu’aux
- ↑ MS. Vatican, secul, ut videtur, XII, n°.2719, folio 85. Ici,
comme dans tous les textes qui suivent, j’ai reproduit scrupuleusement
l’orthographe du manuscrit. J’ai marqué d’un point d’interrogation les leçons douteuses.