Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/407

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Des commencements si faibles ne promettaient rien de grand mais l’Église attendait l’invasion des barbares pour mesurer ses efforts au danger. Au moment même où la conquête lombarde menaçait l’Italie d’une nuit éternelle, on voit poindre comme deux flambeaux, d’une part l’enseignement épiscopal, de l’autre l’enseignement monastique.

L’enseignement épiscopal. S. Grégoire le Grand.

Saint Grégoire, ce pontife si calomnié et dont on a voulu faire un ennemi de l’esprit humain, fut le véritable fondateur des écoles épiscopales. On lui a beaucoup reproché sa lettre à saint Didier, évêque de Vienne, qu’il blâme d’enseigner la grammaire à la manière des anciens, de commenter les poêtes païens, et de profaner par les louanges de Jupiter une bouche vouée au Christ. Sans doute saint Grégoire pensa que les fables antiques n’étaient pas sans péril pour les populations de la Gaule et de l’Italie, encore toutes pénétrées de paganisme. Mais en même temps on peut croire que ce grand esprit avait compris la nécessité de rompre avec les méthodes surannées des grammairiens, et de sauver les lettres en les attachant au service de la doctrine nouvelle qui sauvait le monde. Sans doute, l’enseignement, qu’il inaugurait ne semblait conçu que pour ajouter à la majesté du culte : « Il institua, dit l’historien de sa vie, l’école des chantres, et lui donna, avec quelques domaines, deux résidences, l’une auprès de la basilique de Saint Pierre, l’autre au palais de Latran. » Mais la