Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/453

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quent pour établir une statistique complète de l’instruction primaire et secondaire chez ces peuples souverains de Lombardie et de Toscane. Je me borne à quelques faits qui laissent voir jusqu’à quel point le réveil des libertés assurait l’affranchissement des intelligences.

Une description de Milan, rédigée en 1288 par le frère prêcheur Bonvesino, porte le nombre des habitants à deux cent mille, et compte quatre-vingts maîtres d’école, sans y comprendre les religieux, qui élevaient certainement une partie de la jeunesse [1]. A Florence, l’historien Dino Compagni rapporte qu’en 1501, quand Charles de Valois entra, en qualité de pacificateur, sur le territoire toscan, «-les prieurs convoquèrent le conseil des soixante-douze métiers, grands et petits, qui tous avaient leurs consuls, et qu’on leur demanda l’avis de leurs corporations.  » Tous répondirent par écrit qu’il fallait ouvrir les portes de la ville au prince, et l’honorer comme un seigneur de noble sang. Les boulangers seuls opinèrent « qu’on ne lui accordât ni l’entrée ni les honneurs, attendu qu’il venait pour la ruine de la cité.» Les gens des plus humbles métiers écrivaient donc, et du moins les notables d’entre eux étaient en mesure de rédiger des conclusions[2].

  1. Galvaneus Flamma, Manipulus Florum, p. 326
  2. Dino Compagni, lib. II. « Richiesero adunque il consiglio generae della parte guelfa e delli 72 mestieri d'arti, i quali avean