Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’introduit, dans les tribunaux épiscopaux, et par le système pénitentiaire de l'Église laquelle embrasse ainsi, en quelque sorte, tous tes degrés de la moralité humaine. Mais, pour entreprendre une pareille tâche, le temps et la force nous manquent. Cependant il nous importe de marquer, dès à présent, ces commencements du droit canonique, dans lequel on voit se continuer les traditions romaines, qui se conservent, à la condition de se purifier. Et de même que les temples restent debout, de même que les lettres latines se maintiennent à la charge dé faire, dans l’Église, l’éducation des générations chrétiennes qui s’y pressent, ainsi la legistation romaine ne se conserve nulle part plus sûrement que dans ces institutions canoniques, qui semblent d’abord la couvrir et la voiler. C’est dans les canons des conciles, dans les décrets de cette série de papes, descendants des martyrs, qu’il faut aller étudier ce qui s’est conserve de la tradition et de la législation des persécuteurs. Ulpien, ce grand ennemi des chrétiens, n’est jamais plus sûr de vivre que dans le moment où les chrétiens, le couvrant d’un pardon universel, le font entrer et asseoir au lieu le plus honorable dans la chaire de leurs jurisconsultes. Ainsi les institutions étaient fortes, mais à côté des lois il y a les mœurs. Une société se tient encore moins assise sur ces bases larges, solides et apparentes qu’on appelle le droit, que sur ces au-