Destinées des peuples celtiques. Les Irlandais.
Le peuple monastique des temps barbares, le peuple missionnaire, et destiné à porter la lumière de la foi et de la science dans les ténèbres croissantes de l’Occident, c’est le peuple irlandais, dont on connaît mieux les malheurs que les services, et dont on n’a pas assez étudié l’étonnante vocation.
Les historiens de la civilisation moderne ont coutume de la faire sortir tout entière de la décadence romaine et des invasions germaniques. Ils ne remarquent pas assez que les Romains finissaient quand les Germains commençaient à peine, que la première de ces deux races était trop vieille pour achever l’éducation de la seconde, et qu’entre elles il avait fallu pour ainsi dire une autre génération pour soutenir la chaîne et former le nœud. C’est la fonction de la race celtique, qu’on voit de bonne heure couvrir, comme d’une couche féconde, une partie de la Germanie, de l’Italie et de l’Espagne, la Gaule, la Bretagne et l’Irlande. La culture latine se