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assauts. Aux fils qui naîtront d’elle, Dieu le Père prépare une vie bienheureuse en la compagnie des saints, une vie qui ne finira pas. La règle de Bangor est bonne[1]. »

Les missions irlandaises.

Toutefois, le recueillement des moines d’Irlande était troublé par la passion des pèlerinages et de la prédication. Ces hommes, qui avaient cherché la paix dans la solitude, ne l’y trouvaient pas : ils se sentaient pressés d’en sortir, de répandre ce feu de la science sacrée qui les brûlait, d’évangéliser les infidèles et les chrétiens dégénérés. Dans leurs songes, dans leurs extases, les anges les appelaient pour leur montrer des peuples assis à l’ombre de la mort : ils voyaient la mer s’ouvrir devant eux, ou se changer sous leurs pas en une prairie émaillée de fleurs. Ils franchirent le détroit et se répandirent sur les rochers des Hébrides, sur les hautes terres de l’Écosse et dans le Northumberland ; ils passèrent en Neustrie et en Flandre, traversèrent le

  1. Vita S. Columbae : Aldhelm, Epist. apud Usher Sylloge. O’Connor, Annales ultonenses ad ann. 777. Antiphonarium vetustissimum monasterii Benchorensis, ap. Muratori, Anecdota latina, t. IV :

    Benchuir bona regula,
    Recta atque divina.
    Navis nunquam turbata,
    Quamvis fluctibus tonsa.
    Necnon vinea vera
    Ex ~Egypto transducta.
    Christo regina apta,
    Solis luce amicta,
    Simplex simul atque docta,
    Undecumque invicta.
    Benchuir bona regula.