Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/121

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milité, des autres la patience. Qu’il ne fasse point ce qu’il veut. Il doit manger ce qu’on lui commande, ne posséder qu’autant qu’il reçoit, obéir à qui lui déplaît. Il n’ira chercher son litqu’épuise de fatigue ; il faut qu’il s’endorme en s’y rendant, qu’il en sorte avant d’avoir achevé sommeil. S’il a souffert une injure, qu’il se taise ; qu’il craigne son supérieur comme Dieu, à et qu’il l’aime comme un père. Il ne jugera pas décision des plus anciens son devoir est d’obéir et d’accomplir les commandements, selon cette parole de Moïse : « Écoute, Israël, et tais-toi. » Comme il faut toujours avancer, il faut toujours prier, toujours travailler, étudier toujours. » Telle était pourtant la loi qui peuplait la solitude de de Luxeuil, qui devait en sortir pour former ou réformer un nombre infini de communautés ; tant cet âge de fer voulait une verge de fer, tant la société en désordre avait besoin d’être ramenée à l’école des privations et de l’obéissance.Toutefois la règle de saint Colomban, par une rédaction vague et plus prodigue de maximes générales que de pratiques ; par cette dureté même qui ne pouvait avoir qu’un temps, par ces dispositions pénitentiaires qui châtiaient du fouet les moindres négligences, le cédait incontestablement à la règle de saint Benoît, dont on a toujours admiré la précision et la mesure, dont les soixante-treize articles suivent le moine à toutes les heures du jour et de