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centaines de filles barbares, commencèrent celle du peuple le plus chevaleresque et le plus poli de la terre[1].

La conversion des Francs d’Austrasie entraînait celle de trois peuples rangés sous leur dépendance, je veux dire les Alemans, les Thuringiens et les Bavarois.

Les Missions irlandaises en Alemanie.

Les tribus qui avaient formé la puissante confédération des Alemans, chassées de la rive gauche du Rhin par les armées, de Clovis, s’étaient rejetées dans les vallées de la Souabe et de la Suisse. Contenues dans la soumission par des officiers francs, elles conservèrent longtemps la liberté de leurs croyances et de leurs mœurs elles avaient des temples connus et des sacrifices publics. Un petit nombre de prêtres dispersés dans les anciennes villes romaines suffisaient à peine à garder les ruines des églises, et ne pouvaient rien pour la conversion des conquérants. Quand les Alemans suivirent Théodebert en Italie, ils se distinguaient encore des Francs, leurs compagnons d’armes, par la grossièreté de leur idolâtrie et par leur fureur contre les lieux saints. C’est cependant vers ces peuples redoutés, vers les gorges des Alpes où les pèlerins les plus-hardis ne se hasardaient qu’en

  1. Mabillon, Annales, t. I Acta SS. O. S. B. sec, II et III. Vita Romarici. Vita Gertrudis. Martyrolog. Roman., 30 januar. Fleury, Hist. Ecclesiast., liv. XXXVII, XXXVIII, XXXIX.) Rettberg, Kirchengeschichte, t I. M. Varin a lu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres un savant mémoire sur les monastères doubles.