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esprits, et on aime à reconnaître je ne sais quoi d’oriental, de hardi, de grandiose chez ce théologien, dont la pensée a déjà l’essor de l’esprit allemand, en même temps qu’elle en a les dangers[1].

Inscriptions

chrétiennes.

Nous trouverions sans doute une doctrine plus

sûre dans les écrits de Maximin de Trèves, dont la parole puissante allait troubler jusqu’au fond de l’Orient les conciliabules des ariens, et rétablir sur le siège de Constantinople le patriarche Paul, dépossédé par leurs violences. Mais le temps n’a épargné de ces anciennes Églises de Trèves et de Cologne, ni les écrits de leurs évêques, ni les murs de leurs basiliques, mais seulement un petit nombre d’inscriptions sépulcrales, où l’on surprend la foi du peuple sous la forme la plus naïve et la plus touchante. Rien n’est plus instructif, rien ne fait mieux ressortir l’unité du monde chrétien, que ces pierres tumulaires trouvées au bord de la Moselle où du Rhin, avec tous les symboles des catacombes romaines : la colombe portant le rameau d’olivier,

  1. Hieronym., Catalog., cap. XXIV : « Victorinius Pitabionensis episcopus, non aeque latine ut graece noverat, unde ejus opera, grandia sensibus, viliora videntur compositione verborum. » Id ad Pammachium; Id. Epistol. LXXV , advers. Vigilantium. Id. ad Paulin., Institut. monach. Cassiodor., Instit. divin. litt., cap.VII. Tillemont, Mémoires. V, p 155. Le traité de Fabrica Mundi a été donné par Cave, Script. eccles., I, p.148. Le commentaire sur l'Apocalypse, attribué à Victorin (Biblioth. Patr. maxim. , t.III, p. 414). ne peut pas être de lui, mais d’un écrivain du cinquième siècle. Oh croit reconnaître plus sûrement son style et ses opinions dans des scolies sur l’Apocalypse, publiées par Millani, Bologne, 1558, et par Galland.