solaient le charitable évêque. Cet homme inflexible pour lui-même, qui n’interrompait jamais les jeûnes monastiques au milieu des fatigues de l’apostolat,nese lassait point de solliciter des décisions, des interprétations indulgentes, pour adoucir à sa jeune Eglise les rigueurs des saints canons. En 732, il reçut de Rome le pallium, insigne de l’autorité métropolitaine, et le pouvoir d’achever, par l’établissement de plusieurs évêchés, l’organisation de la société catholique aux mêmes lieux où, neuf ans auparavant, il s’effrayait de sa solitude[1]. Mais les chrétientés nouvelles ne pouvaient se constituer sans une réforme générale de l’Église germanique, dont les désordres renaissants faisaient la douleur de Boniface, quand il voyait, disait-il, des prêtres tombés et des moines apostats éclater avec les païens en injures contre l’Église, et devenir un effroyable obstacle à l’Evangile. En effet, rien n’était plus effrayant pour les contemporains, mais rien n’est plus instructif que les vicissitudes de ce long combat, où chaque effort pour éclairer, pour
- ↑ Epistol., 24, 25,46. Gregorius Bonifacio, 40, 57. Bonifacius Zachariae, 50, 54, 55, 56, 60, 64. Zacharias Bonifacio, 39. Bonifacius Pechthelmo. Il consulte l’évêque anglo-saxon Pechthelm sur un empêchement de mariage pour cause de parenté spirituelle, dont il entend parler pour la première fois, et qui trouble sa conscience.-On s’étonne de trouver qu’il demande au souverain pontife s’il est permis de manger de la chair de cheval, et d’autres animaux que la loi juive déclarait immondes. Il faut considérer que des actes, parfaitement indifférents en eux-mêmes, pouvaient devenir coupables par la superstition païenne qui s’y mêlait. Le cheval, par exemple, était la victime préférée des dieux Scandinaves.