tient une correspondance littéraire avec ceux qui regrettent ses leçons. S’il presse de sollicitations ses amis de la Grande-Bretagne, ce n’est pas seulement pour en obtenir des livres de liturgie, de théologie, de droit canonique : il veut suivre les progrès de ces écoles dont il a vu commencer la prospérité. II prie l’archevêque Egbert, d’York, de lui faire transcrire « quelques-uns des opuscules de Bède, de ce maître fameux qu’il a entendu vanter comme une intelligence enrichie des dons de la grâce divine ; afin, dit-il, que si Dieu vous a donné un flambeau, nous en jouissions aussi. » En échange de ces écrits que les évêques et les moines tiraient pour lui de leurs bibliothèques, il leur envoyait les productions des pays barbares, des tissus de poils de chèvre, des peaux préparées et à son vieux maître Daniel, une fourrure pour lui tenir les pieds chauds. Il avait pour les princes des présents plus riches :il offrit au roi Éthelbald un épervier, deux faucons, deux boucliers, deux lances et à la reine, un peigne d’ivoire et un miroir d’argent. Tout le recueil de ses lettres témoigne de cette politesse d’esprit et de mœurs qui ne s’altérait ni par l’isolement, ni par le commerce des barbares. Sa latinité n’a pas toute l’enflure, toute la recherche que les écrivains anglo-saxons avaient imitées des derniers rhéteurs romains. Mais les hellénismes nombreux dont elle est mêlée indiquent une connaissance de la langue grecque, moins rare
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