ver les églises de Thuringe, de construire la basilique de Fulde, et de conserver la foi des peuples. « Pour moi, ajouta-t-il, je me mettrai en chemin, car le jour de mon passage approche. J’ai désiré ce départ, et rien ne peut m’en détourner. C’est pourquoi, mon fils, faites préparer toutes choses, et placez dans le coffre de mes livres le linceul qui doit envelopper mon vieux corps. » Il emmena donc avec lui l’évêque Eoban, les prêtres Walther, Wintrig, les diacres Hamund, Skirbald et Bosa ; les moines Wâccar, Gundwaccar, Illesher et Bathowulf, et tous ensemble descendirent le fleuve jusqu’à Utrecht. Après avoir pris quelque repos, on commença à évangéliser la contrée, et plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants reçurent le baptême.
Mort de S. Boniface.
Un jour, le 5 juin, le pavillon de l’archevêque
avait été dressé près de Dockum, au bord de la
Burda, qui sépâre les Frisons orientaux et les occidentaux.
L’autel était prêt et les vases sacrés disposés
pour le sacrifice, car une grande multitude
était convoquée pour recevoir l’imposition des
mains. Après le lever du soleil, une nuée de barbares,
armés de lances et de boucliers, parut dans
la plaine et vint fondre sur le camp. Les serviteurs
coururent aux armes et se préparèrent à défendre
leurs maîtres. Mais l’homme de Dieu, au premier
tumulte de l’attaque, sortit de sa tente entouré de
ses clercs et portant les saintes reliques, qui ne le