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vante pour eux, et, dont ils comprenaient les désordres mieux que les bienfaits : il était aisé de prévoir qu’ils partageraient les vices et les erreurs de la société ancienne aussi bien que ses dépouilles en sorte qu’on avait autant à craindre de leur corruption que de leur violence.

Il y avait longtemps que ces deux passions contraires, celle de jouir et celle de détruire, poussaient les peuples du Nord vers les provinces romaines, quand, la garde des frontières fléchissant, trois routes s’ouvrirent devant eux. À l’orient, les Goths trouvaient la vallée du Danube, par où ils se jetèrent sur la Thrace et l’Asie Mineure. Au midi, la vallée de l’Inn livrait aux Hérules et aux Lombards les gorges des Alpes et l’entrée de l’Italie. À l’occident, la vallée du Rhin frayait aux Bourguignons, aux Alemans, aux Francs, le chemin des Gaules. Il faut voir comment le christianisme pénétra chez les barbares par tous les passages qui les vomissaient sur l’empire.

Le Christianisme chez les Germains orientaux. Les Goths.

Les Goths étaient les plus puissants des Germains par l’autorité de leurs traditions, par la vigueur de leur constitution civile, religieuse, militaire, par l’étendue de leur territoire et le grand nombre de peuples qu’ils avaient rangés sous leurs lois. Des rivages de la Scandinavie, où les navigateurs grecs les trouvaient quatre siècles avant notre ère, ils s’étaient avancés jusqu’au Danube, soumettant les Vandales, les Marcomans et les Quades, et rédui-