peuples latins. La mission de saint Boniface avait fondé l’Église d’Allemagne. L’avènement de Pépin l’avait affermie, en lui donnant pour appui la royauté renaissante chez les Francs. Charlemagne devait achever l’entreprise en élevant un nouvel empire germanique/où il porterait le centre des affaires temporelles de la chrétienté.
Charlemagne.
Avec Charlemagne, la puissance laïque se montre dans les affaires religieuses avec une vigueur et en même temps avec une mesure qu’elle n’avait jamais eues. Il ne faut méconnaître ni son intervention, ni les limites où elle se contint.
A quel titre il intervint dans les affaires du Christianisme.
C’est une loi de la société chrétienne, que toutes les grandes actions religieuses s’y accomplissent par le concours des deux ordres dont elle est composée, le clergé et le peuple. Aussi, dès le moment où le pouvoir séculier se fit chrétien, il se trouva investi de ces deux fonctions défendre l’Église contre ses ennemis extérieurs, maintenir l’accomplissement de ses lois au dedans : Ce fut le rôle de Constantin le Grand, compromis cependant par les hésitations qui gênèrent le commencement de son règne, et par les erreurs qui en gâtèrent la fin. Les temps barbares, en faisant beaucoup oublier, avaient effacé les torts et rehaussé la gloire du premier empereur chrétien. On ne voyait en lui que le vainqueur de l’idolâtrie et le défenseur du concile de Nicée. On lui attribuait aussi la célèbre, mais fabuleuse donation, qui aurait fondé la souve-