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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/275

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mais ils conviennent qu’elle leur coûta cher. Une tradition rapporte que les chrétiens vaincus se retirèrent précipitamment jusqu’au Mein, et qu’ils cherchaient en vain à passer le fleuve, quand une biche, se jetant devant eux, leur montra le gué. On appela ce lieu le Gué des Francs Fr~K6/b)’<. La tradition est fabuleuse, mais elle atteste qu’aux yeux des peuples la fortune de Charlemagne parut chanceler. Cependant ses armées, grossies de nouvelles recrues, écrasèrent les Saxons au bord de la Hase. Pendant deux ans il parcourut le pays dans toutes les directions, incendiant les récoltes, les hameaux, les lieux fortifiés ; il s’avança deux fois jusqu’à l’Elbe, et passa l’hiver de 785 à Éresburg. Alors, voyant les ennemis épuisés, il leur offrit la paix[1] .

De nobles saxons allèrent porter à Wittikind, au delà de l’Elbe, les propositions du roi. Le guerrier défiant exigea des otages, et, les ayant reçus, il se rendit avec Alboin, son compagnon d’armes, à Attigny, où il demanda le baptême. Cet exemple entraîna la Saxe, et la Frise l’imita. Charlemagne connut que ses desseins étaient accomplis. Il écrivit à Offa, roi des Saxons, pour lui annoncer une conversion qui faisait la joie de son règne. Le pape Adrien en reçut la nouvelle il répondit en « ren-

  1. Annales Eginhardi et Poeta Saxo, ad an. 785, etc. Grimm, Deutsche Sagen, t. II. Annales Eginhardi et Poeta Saxo, ad ann. 785.