du repentir ; la satisfaction demeure donc à la discrétion de l’éveque, qui jugera si le péché fut volontaire ou forcé, et réconciliera le pécheur docile[1]. Ainsi, tandis que le pouvoir séculier punissait de mort le crime d’idolâtrie, la puissance ecclésiastique cherchait à lui arracher le coupable, pour le renvoyer devant un tribunal où l’on abhorrait le sang. D’autres voix s’élevèrent pour rappeler les saines maximes du christianisme. Le moine Alcuin, dont le nom faisait autorité par tout l’Occident, blâma hautement les ordres sévères du roi son maître. Il en écrivait en ces termes « La foi, comme la définit saint Augustin, est un acte de volonté et non pas de contrainte. On attire l’homme à la foi, on ne peut l’y forcer ; vous pousserez les gens au baptême, vous ne leur ferez pas faire un pas vers la religion. C’est pourquoi ceux qui évangélisent les païens doivent user avec les peuples de paroles prudentes et pacifiques ; car le Seigneur connaît les cœurs qu’il veut, et les ouvre, afin qu’ils comprennent. Après le baptême, —il faut encore des préceptes indulgents aux âmes faibles. L’apôtre Paul écrit à la jeune chrétienté de Corinthe : Je vous ai donné du lait et non du pain . Le pain est pour les hommes ; il représente ces
- ↑ Epist. XXV Adriani papae : Et iterum poenitentiœ satisfactione purgentur: quae non tam temporis longitudine quam cordis conpunctione pensanda est. Oportet sacerdotes... eorum arbitrio indicere pœnitentiam, considerantes piaculum tam voluntate’ quamque extra voluntatem coacti. »