Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/31

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velle levée sur le monde. » Sabas avait, soutenu de sa parole et de ses exemples les chrétiens persécutés. Il venait de célébrer la fête de Pâques au près du prêtre Sansala, quand les hommes d’un chef de guerre nommé Atharid l’arrêtèrent pendant la nuit ; et, lui présentant des viandes immolées « Voici, lui dirent-ils, ce que vous envoie Atharid votre seigneur. Sabas répondit « Il n’y a qu’un Seigneur, qui est au ciel. » Et comme il refusait de toucher aux viandes idolâtriques, après qu’on l’eut traîné sur les pierres et les épines, on le conduisit sur le bord du fleuve pour y être précipité. Mais lui, levant les yeux, déclarait qu’il voyait sur l’autre bord les anges venus pour le recevoir. Le récit de cette mort héroïque a toute la simplicité des actes authentiques des martyrs, et la lettre s’achève par ces courts et fraternels adieux qui terminent les épîtres des premiers chrétiens « Saluez a tous les saints. Ceux qui souffrent la persécution « avec nous vous saluent encore. » Les Grecs inscrivent dans leurs ménologes les noms de Sabas et de ses compagnons. L’Asie admira que le Christ se fût choisi des confesseurs parmi ces peuples dont elle avait éprouvé la férocité. L’Occident les connut, et des témoins oculaires de leur supplice en firent le récit aux chrétiens de Carthage[1].

  1. Métaphraste, ad d. 15 Sept. Bolland., Acta SS. Martii . Parmi les noms des martyrs de ce jour que les menées grecques ont conservés et défigurés, il en est plusieurs dont il est facile de