dont les ruines les étonnaient, que rien ne leur coûta pour y faire entrer leur peuple. Ils ne se contentèrent point de rédiger les coutumes saliques et ripuaires en langue latine, et à l’imitation de ces légistes qui avaient fait détester le joug de Rome aux anciens Germains, ils n’hésitèrent pas à bouleverser toute l’économie des institutions germaniques, pour y introduire les maximes du droit romain, pour substituer d’un seul coup la répression publique aux guerres privées, le châtiment à la vengeance. C’est l’esprit d’un décret de Childebert(596), qui supprime la composition pécuniaire pour les crimes de vol, de rapt, d’homicide, et la remplace par la peine de mort, ajoutant ce motif, qui devait être dur aux oreilles d’une nation peu accoutumée au respect de la vie humaine « Quand on sait tuer, il est juste qu’on apprenne à mourir[1]. »
Ce qui perdit les Mérovingiens.
Aussi l’effort des Mérovingiens échoua devant les résistances de la barbarie, je veux dire de ces guerriers trop épris de la liberté de leurs forêts pour se soumettre sans combat aux assujettissements d’une civilisation qui les enveloppait de toutes parts, qui les enivrait quelquefois de joies nouvelles pour eux, mais qui les indignait par le
- ↑ Gregorius Turonensis, III, 36.Constitutio Chlotacharii, anno 595:« Justum est ut qui injuste novit occidere, discat justo perire ». Cf, Lehuerou ; p.413 et suivantes