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L’arianisme

chez les

Lombards.

Cependant ces grands effets de l’apostolat de Severin ne parurent pas d’abord. Six ans après sa mort, en 488, ses disciples persécutés chargèrent son corps sur leurs épaules, et allèrent chercher la. paix au delà des Alpes. Les Hérùles et les Rugiens demeurèrent hérétiques, et les Alemans païens. Quatre-vingts ans plus tard, quand les Lombards traversèrent ces contrées pour se jeter sur l’Italie, tel était leur attachement au paganisme, qu’ils se vantaient encore de vaincre par la protection de Freia et -de Woden. Les premiers pas de leur conquête furent marqués par le pillage des églises, le massacre des prêtres, et le martyre d’un grand nombre de chrétiens qui-refusèrent d’adorer une tête de chèvre ou de manger des viandes immolées. A la fin du septième siècle, les Lombards de Bénévent honoraient encore un dragon doré ; et, plus tard, le clergé de Milan ne put corriger le peuple du culte de la vipère, qu’en transportant l’image dans l’église, où elle représenta le serpent d’airain des Hébreux. Cependant les rois faisaient profession d’arianisme ; les lois d’Autharis défendaient de donner aux Lombards le baptême des catholiques; les évêques de l’hérésie envahissaient à main armée les basiliques des orthodoxes et si le zèle de saint Grégoire, la piété de Théodelinde et la sagesse du roi Aripert achevèrent la conversion des Lombards, cette nation ne se défit jamais d’un vieux levain de barbarie. Elle continua de trahir le vice