des disputes religieuses n’arrachait pas les esprits aux sciences profanes. Les sept arts libéraux, l’Encyclopédie de Martianus Capella formaient le cours de l’enseignement. Nulle part les noces de Mercure et de la Philologie ne furent célébrées avec plus d’enthousiasme que sur les bords glacés de cette île, où jamais les muses païennes n’avaient posé les pieds. Il n’y a pas d’anachorète si austère qui ne soit loué dans sa légende d’avoir aimé les lettres. Saint Colomban avait pâli dans l’étude de la grammaire, de la rhétorique, de la géométrie ; saint Fintan excellait dans la dialectique. Enfin, l’honneur national était intéressé à pousser à la dernière perfection les deux arts qui couronnaient tous les autres, la musique et l’astronomie. D’un côté, les Irlandais se trouvaient engagés avec les Bretons dans la question du comput pascal, et cette discussion épineuse supposait la connaissance des principaux cycles astronomiques. Saint Cummian n’en cite pas moins de dix dans la lettre où, justifiant l’usage de Rome, il porte la lumière d’une saine critique à travers le labyrinthe des calendriers anciens. D’un autre côté, rien n’égalait la renommée des bardes d’Érin, et l’habileté de ses joueurs de harpe. Quand les Anglais descendirent pour la première fois, au onzième siècle, sur cette terre où ils devaient porter l’esclavage, leurs archers s’arrêtaient ravis aux accords que les chanteurs du pays tiraient de leurs instruments. On admirait les com-
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