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L’Ecole sous Pépin.

Cependant la guerre et les abus n’avaient pas tellement profané tous les sanctuaires, que plusieurs ne cachassent encore un petit nombre d’hommes courageux, poursuivant dans l’ombre et dans le péril un travail sans récompense terrestre. Cette époque, où il semble qu’on n’écrive plus, voit s’ouvrir au contraire les chroniques de Saint-Amand, de Lobes, de Murbach, de Saint-Emmeran. Ce ne sont d’abord que les notes fugitives dont on enrichit le calendrier du monastère ; mais ces notes, multipliées, animées bientôt par la grandeur des événements, deviendront des pages d’histoire. Si déchue que soit l’Église des Francs, trois noms attestent que tout savoir n’y est pas étouffé : Chrodegang, qui composa la règle des chanoines ;Angelramn, auteur d’une collection de décrétâles et Ambroise Autpert, qui étudia le grec pour porter une main plus sûre.dans les difficultés de l’Ecriture sainte. Les torts de Charles Martel, exagérés d’ailleurs par la postérité, finirent avec lui. Les premières lueurs d’un temps plus heureux commencèrent au règne de Pépin le Bref, trop effacé par l’astre éclatant de Chartemagne. Tandis que Pépin protégeait les colonies savantes que saint Boniface avait tirées des cloîtres anglo-saxons pour la réforme du clergé et pour l’éducation des barbares, il recevait de Rome

    ut sub precario et censu aliquam partem ecclesiasticae pecuniae in adjutorium exercitus nostri, cum indulgentia Dei, aliquanto tema pore retineamus. »