dans le langage, afin que ceux qui veulent plaire à Dieu en vivant, bien ne négligent pas de lui plaire en parlant bien. Il est écrit Tu seras justifié ou condamné par tes paroles. Quoique, en effet, il soit bien mieux de bien agir que de savoir, cependant il faut savoir avant d’agir. Chacun donc doit apprendre la loi qu’il veut accomplir, de façon que l’âme comprenne d’autant plus l’étendue de ses devoirs, que la langue se sera acquittée sans erreur des louanges de Dieu. Car si tous les hommes doivent éviter l’erreur volontaire, combien plus doivent s’en garder, selon leur pouvoir, ceux qui ne sont appelés qu’au service de la vérité ! Or, dans ces dernières années, comme on nous écrivait de plusieurs monastères, nous faisant savoir que les frères qui les habitent multipliaient à l’envi leurs saintes prières pour nous, dans la plupart de ces écrits nous avons reconnu un sens droit et un discours inculte. Ce qu’une sincère dévotion dictait fidèlement à la pensée, un langage inexpérimenté ne pouvait l’exprimer au dehors, à cause de la négligence qu’on porte aux études. C’est pourquoi nous avons commencé à craindre que si la science manquait dans la manière d’écrire, de même il y eût beaucoup moins d’intelligence qu’il ne faut dans l’interprétation des saintes Écritures. Bien que les erreurs de mots soient dangereuses, nous savons tous que
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