Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/71

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gouverne sous le nom de Valentinien II ; et Bauto, élevé à la dignité de consul, est harangué à Milan, le 1° janvier 385, par un jeune rhéteur qui sera un jour saint Augustin. Nous connaissons déjà Merobaudes, consul sous Valentinien III, poëte, honoré d’une statue dans le forum de Trajan nous avons trouvé un autre Arbogaste qui commandait à Trêves en 472, et à qui Sidoine Apollinaire écrivait : « Vous buvez les eaux de la Moselle, mais celles du Tibre coulent dans vos discours. » Enfin, quand la dernière ombre de la puissance romaine fut évanouie, elle sembla reparaître, dans la personne de Clovis, le jour où, vainqueur des Visigoths, il reçut des ambassadeurs d’Anastase le titre et les ornements de patrice. Dans la basilique de Tours, devant le tombeau de saint Martin, en présence des guerriers et des prêtres, le roi chevelu revêtit la tunique de pourpre et la chlamyde, plaça la couronne sur son front, et, montant à cheval, jeta de l’or et de l’argent au peuple qui se pressait sur le chemin. Depuis ce temps, les siens le saluèrent du nom de consul et d’Auguste, ses petits-fils furent appelés par les empereurs Justinien et Maurice au secours de l’Italie, en qualité de magistrats de cette vieille Rome dont ils gardaient la pompe, les titres, les traditions. Il parut que le génie civilisateur des Grecs pourrait bien revivre chez les princes des Francs ; et, dans la cérémonie racontée par Grégoire de Tours, on entrevoit d’avance le couron-