qu’il fallait croire et comment il fallait vivre. On aimerait à suivre de près les premiers pas d’un apostolat si beau, à se représenter les hymnes de la Rédemption troublant le silence des forêts païennes, et les barbares baptisés aux fontaines qu’adoraient leurs pères. Mais ces temps, plus occupés de faire de grandes choses que de les écrire, n’ont pas même sauvé les noms de ceux qui fondèrent les premières chrétientés[1].
Les progrès du prosélytisme étaient favorisés par les mouvements des armées romaines à une époque où les chrétiens remplissaient déjà les camps. Si l’histoire de la légion Fulminante ne résiste pas à la critique dans tous ses détails, elle atteste du moins le grand nombre des néophytes parmi les combattants que Marc-Aurèle conduisit en Germanie. Plus tard et sous Maximien, la légion Thébéenne meurt au pied des Alpes, et donne à la Suisse ses premiers patrons. Grégoire de Tours ajoute
- ↑ Innocent. I. Ep. ad Decentium Eugubinum, apud Mansi, III, p. 1028 : « In omnem Italiam, Gallias, Hispaniam, Africam atque Siciliam, et insulas interjacentes, nullum instituisse ecclesias, nisi eos quos venerabilis apostolus Petrus aut ejus successores constituerint sacerdotes. »
Sozomène, Hist. eccles., lib. II, cap. vi : Ἤδη γὰρ τά τε ἀμφὶ τὸν Ῥῆνον φῦλα ἐχριστιάνιζον… πᾶσι δὲ βαρϐάροις σχεδὸν πρόφασις συνέϐη πρεσϐεύειν τὸ δόγμα τῶν χριστιανῶν οἱ γενόμενοι ϰατὰ ϰαιρὸν πόλεμοι… πολλοὶ τῶν ἱερέων τοῦ Χριστοῦ αἰχμάλωτοι γενόμενοι, σὺν αὐτοῖς ἦσαν ὡς δὲ τούς αὐτόθι νοσοῦντας ἰῶντο,… προσέτι δὲ ϰαὶ πολιτείαν ἄμεμπτον ἐφιλοσοφουν… θαυμάσαντες οἱ βάρϐαροι τοὺς ἄνδρας τοῦ βίου ϰαὶ τῶν παραδόξων ἔργων εὐφρονεῖν συνεῖδον… προϐαλλόμενοι οὖν αὐτοὺς τοῦ πραϰτέου ϰαθηγήτας, ἐδιδάσϰοντο ϰαὶ ἐϐαπτίζοντο, ϰαὶ ἀϰολούθως ἐϰϰλησίαζον