Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/85

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que le diacre Gallus ayant mis le feu au sanctuaire où ils célébraient leurs orgies, ils le poursuivirent, l’épée à la main, jusque auprès du roi Thierry, et que celui-ci, au lieu de les punir, réussit à peine à les apaiser par la douceur de ses discours. Souvent, après que le prêtre avait usé une longue vie à la conversion de ces barbares, touchés de quelque présage inattendu, d’un cri de guerre, d’une terreur panique, ils le laissaient tout à coup seul dans son oratoire, et retournaient aux superstitions de leurs pères. Les bandes qui descendirent en Italie, sous la conduite de Théodebert, pour vendre leurs services aux Goths et aux Grecs, et les trahir tour à tour, offraient encore des sacrifices humains. Au moment de passer le Pô, on y jeta, comme prémices de la guerre, des femmes et des enfants égorgés[1].

Ceux même qui faisaient profession publique

  1. Vita S. Remigii : « Multi denique e Francorum exercitu, necdum ad fidem conversi, cum régis parente Raganario ultra Summam fluvium aliquandiu degerunt. » Vita S. Fridolini. Vita S. Vedasti : Advenit ut quidam vir Francus, nomine Hozinus, regem Clotarium ad prandium vocaret… Cumque ergo beatus ad prandium venisset, domum introiens conspicit gentili ritu vasa plena cervisiæ domi adstare. Responsum est alia christianis, alia vero paganis obposita ac gentili ritu sacraficata. » Gregor. Turon., VIII, 15. Id., Vitæ Patrum, cap. vi. Vita Radegundis apud Mabillon, Acta SS. O. S. B., I, 527. Vita S. Amandi : « Ejus loci habitatores iniquitas diaboli adeo inretivit, ut, relicto Deo, fana vel idola adorarent. » Procopo, de Bello Gothico, lib. II, 25. Οἰ Φράγγοι, παῖδάς τε ϰαὶ γυναῖϰας τῶν Γότθων, οὖσπερ ἐνταῦθα εὖρον, ἵερευον τε ϰαὶ ἀυτῶν τὰ σώματα ἐς τὸν ποταμὸν, ἀϰροθίνια τοῦ πολέμου, ἐρριπτοὺν. Cf. Thierry, Lettres sur l’Histoire de France. Rettberg, Kirchengeschichte t. I, p. 286. Grimm, Mythologie, 39.