Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/109

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la suite du Christ crucifié, passons de ce monde à notre Père.[1]

Un esprit qui portait tant de passion dans la philosophie ne devait pas s’y contenir. Il fallait qu’il échappât à ces habitudes d’école, à ces formes d’enseignement et de discussion, trop rigides pour sa charité, trop étroites pour sa verve. Après avoir lu et —commenté durant sept ans, dans la chaire de Paris, les Sentences de Pierre Lombard, il se reposait en écrivant un livre auquel il ne manque guère que la versification pour l’appeler un poëme : je veux dire la Légende de saint François. Et je m’y arrête encore, puisque rien ne devait plus contribuer à former la tradition poétique des Franciscains que la légende de leur patriarche écrite par une main si vénérée. La préface annonce une-composition sévère, un récit qui ne recueillera

  1. S. Bonaventure, Breviloquium, lib. cap. XXII « Et secundam hoc duplex est liber, unus scilicet scriptus intus, qui est Dei aeterna ars et sapientia, et alius scriptus foris, scilicet mundus sensibilis … ». etc. Itinerarium mentis in Deum, cap. II « Cum omnia sint pulchra et quodammodo delectabilia… omnes créaturae istius sensibilis mundi animum contemplantis et sapientis ducunt in Deum aeternum, pro eo quod illius primi principii illius, inquam, artis efficientis, exemplantis et ordinantis, sunt umbrae, resonantiae ët picturae, sunt vestigia, et simulacra, et spectacula ». Cap.VII : « Oportet quod retinquantur omnes intellectuales operationes, et apex affectus totus transferatur et transformetur in Deum. Si autem quaeris quomodo haec fiant, interroga gratiam, non doctrinam, desiderium, non intellectum, gemitum orationis, non studium lectionis, sponsum, non magistrum, Deum, non hominem. Moriamur ergo, et ingrediamur in catiginem imponamus silentium sollicitudinibus, concupiscentiis et phantasmatibus transeamus cum Christo crucifixo ex hoc mundo ad Patrem ».