Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/111

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de son maître pour tous les ouvrages de Dieu, et « comment toutes les créatures lui donnaient des consolations, » Au lieu de dissimuler ce qu’il y a d’enfantine simplicité dans cette amitié du bienheureux pour les oiseaux du ciel et les bêtes de-la terre, il la partage, il la relève par les considérations les plus hautes. « Car, dit-il, aux yeux du serviteur de Dieu, tous les êtres créés étaient comme autant d’écoulements de cette source de bonté infinie où il eût voulu s’abreuver ; et leurs vertus diverses lui paraissaient former un céleste concert dont son âme entendait l’accord. » Enfin, quand il est arrivé au terme de cette vie tout illuminée, pour ainsi dire, d’apparitions divines, d’extases et de prodiges quand le miracle des stigmates vient de lui faire épuiser les dernières ressources de l’éloquence chrétienne, il rapporte la mort du saint et, avec ce tact parfait des vrais poëtes, il termine par un trait, le plus simple de tous, mais le plus gracieux : « Les alouettes, dit-il, ces oiseaux qui aiment la lumière et qui ont horreur de l’obscurité, bien que le crépuscule eût commencé au moment où le saint homme rendit le dernier soupir, vinrent en grande multitude se poser sur le toit de la maison, et longtemps encore elles continuèrent de tourbillonner joyeusement comme pour rendre au bienheureux, qui les avait si souvent conviées à chanter les louanges divines, un témoignage aussi éclatant qu’aimable. » C’est l’union de la naïveté